Twin Tower
BLEACH VIOLENCE

Ou comment survivre au

Twin Towers et Titanic
















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VIOLENCE AVEC ARME A FEU

DU 18 JUIN 2003
(ou la pelle du 18 juin !)

Fuir ou mourir ?


Il est 16h30, je suis sur le point d’arriver chez ma sœur où les enfants sont gardés depuis une heure. Coup de téléphone de la sœur de cet homme (elle était au courant de tout depuis peu, était furieuse et navrée de ce qu'il avait fait. Elle souhaitait, elle aussi qu'il arrête une fois pour toute, et m'avait promis de lui faire comprendre que j'allais porter plainte contre lui pour notre bien, ce qu'elle a tenté) :

« Je suis très embêtée et angoissée, j’ai eu mon frère, il est devenu hystérique au téléphone. Je lui ai demandé de passer me voir car je voulais lui parler comme nous avions entendu ensemble. Il a refusé ma proposition. Et m’a demandé de lui dire la raison de mon appel.
Je lui ai dit que je voulais lui parler de vive voix et ne pas avoir cette discussion au téléphone. Il commençait à s’agacer. J’insistais sur le fait que je voulais le voir. Mais rien à faire. J’ai fini par lui dire que ce qu’il avait fait était inacceptable, que je ne comprenais pas… Il est devenu complètement furax. Et m’a raccroché au nez.
J’ai rappelé peu de temps après, sa furie avait amplifiée. Et là il m’a dit qu’il allait « tout faire péter », et pleins de phrases dans ce style, il était complètement fou au téléphone et à de nouveau raccrocher. Du coup j’ai appelé mon autre (son frère jumeau) et je lui ai expliqué. Ensuite il a tenté de l’appeler, mais rien à faire non plus. Je suis désolée, je n’ai pas eu le temps de lui parler de la plainte. Il était impossible de discuter avec lui. »
Fin de la discussion.

Il veut tout faire péter ! Qu’est-ce que cela veut dire ?

Ces nouvelles informations me font peur. Je vais chercher mes enfants chez ma soeur.
Je raconte lui raconte la discussion téléphonique que je venais d’avoir. Elle était au courant dans le détail de presque tout.

Aucune envie de rentrer à la maison, et puis, l’angoisse, l’angoisse monte en moi. Je la sens, je la connais. Elle me prend au ventre, et c’est à hurler, à se plier en deux. J’étais très mal.

Ma soeur s ’en est rendu compte. Je n’arrive plus à bouger du canapé. Je lui explique mes ressentiments. Elle me dit de ne pas rentrer et de rester chez elle. Je ne veux pas, mais j’ai besoin d’attendre un peu.
Rien ne passe.
Il faut que je rentre, c’est plus fort que moi, il ne faut pas lui montrer ma peur et me cacher. Ça le rendra encore plus fou.
Dans ma tête, le fait de ne pas rentrer me fait peur, mais de rentrer aussi. Enfin tout me fait peur. Mais je me dis qu’il faut que je rentre sinon ça va le rendre furieux. Elle est très soucieuse. Elle me donne des ordres : elle me dit qu’elle reste branchée sur son téléphone et que s’il y a un problème que je dois l’appeler tout de suite, elle ne quittera pas son téléphone portable.
Je lui explique qu’en plus le téléphone maison est momentanément coupé, j’ai payé la note trop tard !!! Ça m’angoisse aussi.
Elle me propose de monter avec moi. Je refuse, je veux que tout paraisse normal, pour ne pas le mettre sur l’offensive.
Avant de me laisser partir elle me donne un détressant. Je ne connais pas ces trucs et n’aime pas, mais elle arrive à me convaincre. Je sens que pour une fois j’en ai besoin. Ma peur de cet hommeest indescriptible. Il a failli me tuer, il y a 6 jours et il m’a dit que je ne méritais qu’une balle dans la tête. Elle me dit qu’elle passera chez moi d’ici une heure comme si rien n’était pour s’assurer que tout va bien.

Je la quitte, elle est angoissée, moi aussi, le ventre en champ de bataille, je remonte. J’ai du mal à respirer. Mais vraiment, ce n’est pas une expression, c’est pas une phrase en l’air, j’en avais plus, j’ai du mal à respirer

Toute la route jusqu’à la maison, je l’utilise à positiver à la méthode Cauet. Je roule doucement, prends mon temps et essaye de retrouver ma sérénité. Il est environ 18h30. Normalement il ne devrait pas être là.
Mais, il a rendez-vous avec un éventuel acheteur à 20h00 pour son scooter et est rentré plus tôt pour le préparer.

1er contact, comme si rien n’était, il paraît normal et plutôt calme. Il m’explique que quelqu’un va venir pour son scooter. Je monte au 1er étage poser mon téléphone portable dans la salle de jeux sur la table à repasser, rare endroit où le téléphone portable passe dans la maison.

Chacun vaque à ses occupations, moi les enfants et lui son scooter. Je prépare à manger. Je mets les enfants à table. Ils mangent.

Puis nous commençons à discuter au bar de la cuisine, les enfants sont à côté. (2m). Le sujet de la discussion est important, mais le ton est calme. Il restera presque calme, excepté dans ses dernières phrases. Nous parlons de nous bien évidemment. Nous ne nous sommes presque pas revu depuis qu'il m'a tabassé le 13 juin. Nous parlons notamment de sa violence.

Je lui dis que je ne peux plus vivre comme ça, la peur et la violence. Que ce qu’il a encore fait est inacceptable. Il me dit que non, qu’il faut que j’arrête de vivre dans le passé. Sa grande phrase était : « mais toi de toute façon si t’es pas capable d’oublier ! » j’essaye de lui faire comprendre ce que je ressens, mais rien à faire il ne comprend rien, et ne veut rien entendre. Il est dans le déni le plus total.
Je lui dis : il faut que je me protège ainsi que mes enfants ». Il a failli me tuer ne l’oublions pas. Là, il me dit qu’il n’a jamais été violent avec les enfants. Je lui confirme que c’est vrai hormis une fois où il a été violent verbalement avec Louise pour rien, il l’a culpabilisée, et est parti de la maison en claquant la porte en disant : « et bien, Louise puisque c’est comme ça et bien papa part à cause de toi ». Il avait été très violent dans l’intonation de sa voix.

Mais c’est vrai hormis ceci, il n’a jamais été violent physiquement avec mes enfants.

Sur ce, il s’emballe et me dit que de toute façon il quitte la maison et ne veut plus jamais voir ses enfants, ne plus jamais me voir, que je m’en occuperai toute seule à tout niveau. Qu’il arrête de travailler et qu’il me demandera une pension Je lui réponds que ce qu’il dit est complètementhallucinant. Il commence un peu à s’énerver dans sa tête. Le ton reste malgré tout plutôt calme, nous parlons à voix tamisée pour les enfants. Nous continuons, je le calme un peu, il finit par me dire 5 minutes plus tard que pour les enfants il avait dit une connerie. Et qu’il regrette. Comme d'habitude !!!

Il me demande si je veux divorcer, et comme d’habitude je lui réponds que ce serait pour moi la pire des situations, que je ne change pas de discours, mais qu’il faut faire quelque chose. Qu’il faut aller voir un psychologue de couple, enfin j’en sais rien mais qu’en tout cas il faut agir. Il n’y comprend rien, il me dit qu’il veut divorcer car je suis qu’une nulle si je continue à vivre dans le passé. Et qu’un psychologue de couple ce n’est que des âneries Je lui dis qu’il ne comprend rien. Que ce qu’il a fait et de la façon dont il me traite depuis des années est invivable pour moi. Il me dénigre et me rabaisse.

Alors je me lance, j’y vais, j’emploie le plus grand calme possible (vous pouvez me croire) (tout va se passer très vite à partir de ce moment-là. les phrases qui suivent sont réellement à un adverbe près ce qui s’est dit.):

«  Et bien si tu ne veux pas comprendre, je vais faire en sorte pour que tu comprennes. »Il me dit en me narguant : « Et tu vas faire quoi ». Je prends des détours, je lui explique que je suis allée à l’hôpital suite à la dernière fois où il m’a tapé. Et qu’une personne adaptée aux cas des violences m’a parlé. Je lui raconte qu’elle m’a dit qu’il fallait porter plainte, car parfois c’est une très bonne manière pour que les hommes comprennent qu’il faut arrêter. Qu’il sera convoqué par la police, que ce n’est pas un moment agréable et que parfois suite à la peur créée par cette entrevue certains hommes arrêtent. Je veux qu’il comprenne qu’il ne faut plus recommencer et que je ne vois plus que ça.

Blanc, vide, gouffre,…, ces secondes qui paraissent éternité, et là je vois ou je revois qu’il repart dans son monde si moche, il se métamorphose physiquement (ses expressions du visage sont terrifiantes) et psychologiquement.

Il me demande : ‘ c’est vraiment ce que tu veux faire ? »

« Oui.

«  Ah bon, et bien tu vas voir… ».

Le ton qu’il a employé raisonnera toute ma vie en tête. Un ton de défit, de menace, qui a crée chez moi une stupeur, un effroi, et surtout : que va-t-il faire ?

Il ne faut pas oublier que le vendredi 13 juin 2003, il m’a dit que je ne méritais qu’une balle dans la tête… Cette phrase aussi fait partie du top 10.

Furieux dans sa tête, il part dans le garage.

Je ne bouge pas.
Je m’interroge au plus profond de moi. Je me dis qu’il va partir en moto.
Ben oui    Garage = Moto.
Et d’un coup, d’un seul, foudroyée, mon sang se fige, mon cerveau vient de créer une pensée terrifiante. Je me dis non, je bondis, il faut que je vérifie tout de suite. Cette pulsion de réponse immédiate est aussi puissante que l’attraction cosmique.
Je bondis.
Ouvre la porte du garage.
Les enfants sont à table.
La porte est ouverte, et là mes questions deviennent confirmations, c’est l’horreur, le

Le Titanic emmêlé aux
Twins Towers.

Les 3 T



Tout bascule.
Je crois qu’il est inimaginable de comprendre ce que ma chair et mon âme ont subi comme choc à ce moment-là.
Un décollage de fusée, à côté, c’est de l’amusement de récrée…

Il a l’arme de chasse de son grand père en main.

J’hurle :
«  Non pas l’arme ».
Plusieurs fois.
Je ne sais pas combien.
J’hurle.
Je ne pouvais pas dire autre chose, mon disque dur est resté rayé pendant de nombreuses secondes.

Fuir, fuir, il n’y a que ça. Mes enfants !

Je m’enfuis par la porte du garage en direction de la maison de mon frère qui se situe à 20 mètres.

Il bondit pour tenter de me rattraper avec l'arme.

Je ne me retourne plus.
J’hurle le prénom de ma belle sœur tout le long de ma course. Je ne sais pas si la clef de leur maison est cachée comme d’habitude dans un tuyau d’évacuation, mes gestes sont d’une précision impressionnante. Elle est là, la clef de la VIE.

En un instant je me retourne pour voir s'il me suit toujours, il a du s'arrêter, arriver chez ma belle sœur avec une arme a dû le freiner, l’idée de témoins aussi peut-être.

La clef en main j’ouvre cette porte toujours sans erreur. Je redis que je suis impressionnée par ma précision. Le décalage entre la panique mentale et le sang froid physique me surprend. Je m’enferme et monte au premier étage téléphoner à ma sœur. Elle répond à la première sonnerie. Je ne sais plus vraiment ce que je lui ai raconté, mais c’était : « IL a une arme, il veut me tuer… » Je panique, elle me dit de rester cachée, qu ‘elle appelle la police. Elle essaye de me calmer. Me dit de raccrocher, à ce moment-là je vois sa voiture partir, et les enfants sortir dans le jardin en m’appelant paniqué. Je dis à Flo que ce n’est pas la peine, qu’il est parti.

Elle me dit t’occupe, va rejoindre les enfants. Je raccroche et vais rejoindre mes enfants.

Je suis très lucide, et mon cerveau fonctionne au maximum de mes capacités. J’arrive en disant, « voilà je suis là, j’étais allée demander un service à votre tante  ». Aller on retourne à table.

Une fois assis, Victor me dit :’  Maman pourquoi Papa est parti pour tuer tous les animaux de la forêt ? ». Je ne comprends pas. Je lui demande pourquoi il a dit ça. Il me répond : « parce que c’est ce qu’a dit Papa en partant ». Tout tourne dans ma tête et j’essaye de comprendre, je commence une explication bidon, quand je tourne la tête vers le chemin qui amène à la maison, je vois sa voiture revenir.

C’est reparti. C’est fou ce qui se passe dans mon corps… Je prends physiquement mes enfants dans les bras et cours à fond de nouveau chez ma belle sœur. Il a l’arme avec lui dans la voiture, que reviens-t-il faire ? C’est terrible. Je repasse par le garage en pensant qu'il ne me verra pas fuir. Pendant que je cours Louise me demande : « Maman, pourquoi tu cours ? » Je ne sais pas si je lui ai répondu.

Je tourne à l’angle de la maison de ma belle soeur et à ma grande et heureuse surprise sa voiture est là, ses 4 enfants encore dehors, sur le point de rentrer.

Je fonce, je pose les enfants. Je leur demande de s’en occuper et de rentrer. Je demande où est Catherine, ils me répondent : « dedans ». Je bondis à l’intérieur, je l’appelle, elle est aux toilettes. Là je suis paniquée, je crois que le fait d’avoir enfin de l’aide, j’ai beaucoup plus de mal à me maîtriser. Je lui dis par la porte que j’ai un gros problème et que j’ai besoin d’elle. Elle me demande d’attendre un instant. Ben oui ! Elle sort vite. Je lui explique du style : « Mon mari est violent et là il vient de péter les plombs et veut me tuer, il a une arme avec lui. » Elle intègre, active les enfants à rentrer plus vite, ferme la porte et nous montons tous au premier étage en évitant de se mettre devant les fenêtres. Elle donne des ordres à ses enfants : ne pas rester devant les fenêtres et de s’occuper de Victor et Louise.

Je suis très mal. C’est dur, je me maîtrise au maximum. Le fait de ne plus être seule doit générer une relâche de mes nerfs.

Elle me dit que quand elle est arrivée, elle s’est arrêtée à la boîte aux lettres, et qu’à ce moment il partait. Puis quand elle est arrivée à sa maison, elle a été surprise de trouver la clef de sa maison sur la porte, sans qu ‘elle soit fermée à clef. Ben oui, dans l’urgence d’aller retrouver mes enfants, j’ai mis la clef dans la porte à l’extérieur, mais n’est pas fermé, ni je l’ai remise dans sa cachette…

Je commence à lui expliquer avec plus de détails, puis nous appelons ma sœur sur son portable. Il est occupé. A ce moment-là, commence une longue attente indescriptible.

Le père est dans la maison et je ne sais pas ce qu’il est entrain de faire.
Ma soeur fini par rappeler. Elle est à Rochetaillée, garée, et attend la police, elle est très impatiente et se demande ce qu’ils font. Nous lui expliquons la situation actuelle. Elle raccroche et nous dit qu’elle nous tient au courant de l’évolution

Ces minutes sont terribles, c’est très dur, je suis assise par terre, avec une vue sur ma maison et le chemin d’accès à ma maison. C’est très dur. Je discute un peu avec Catherine, mais mon esprit est trop monopolisé.
Un moment une idée me monte à l’esprit ; « et s’il était entrain de se suicider, et s’il l’avait déjà fait. » J’en parle à Catherine, lui demande si on aurait pu entendre la détonation de là où on est. Elle entrouvre une fenêtre. Je suis terriblement atteinte, angoissée, et prête à succomber.

Je pense que depuis que je suis chez Catherine, au moins 15 mns se sont écoulées

quand je vois la voiture repartir.



Là c’est l’effondrement pour moi, c’est terrible, je perds mon sang froid complètement, je me dis que s’il n’est pas arrêté tout de suite, il va partir dans la nature et qu’il pourra à tout moment revenir pour finir sa tâche. Je suis absolument paniquée, plus rien ne me retient, je perds le contrôle. Pas de police et cet homme repart tranquille.
J’appelle ma soeur, son portable tombe directement sur la messagerie. C’est terrible. Je lui laisse un message en lui disant qu’il est parti. Je suis anéantie, perdue, j’ai une peur insurmontable.

Peu de temps après Flo appelle et m’annonce qu’il vient de se faire arrêter, la police est entrain de l’emmener au commissariat.
Je respire, très mal, mais je respire.


Cliquez sur ce lien pour lire un extrait de l'attestation de ma soeur sur l'arrestation de cet homme.

Il avait dit dans l’après-midi qu’il voulait tout faire péter, je m’étais demandé ce qu’il insinuait par cela. Maintenant j’ai compris.

Une équipe de police descend cet homme au 99ème et une autre vient me rejoindre. Accompagnée de ma sœur et ma belle sœur, je vais à leur rencontre dans le jardin.

Les enfants restent à jouer avec leurs cousins. Je suis très retournée. La police me demande de raconter les faits. Il me confirme qu’il a bien été arrêté, et que le fusil se trouvait bien dans la voiture. Je leur demande ce qu’il va se passer : il va être interrogé, un dépôt des faits sera effectué, et en fonction de ceci la suite en découlera. Ils ne peuvent rien me dire de plus, ce qui est bien compréhensible. Ils me demandent de vérifier si quelque chose manque dans la maison. Si quelque chose d’anormal s’est produit. Je tourne, je ne vois rien. Je pense à mon téléphone portable. Je ne le trouve pas, je cherche, aux endroits où je le pose habituellement, dans mes habits, partout. Je leur transmets sa disparition. Je continue à chercher. Puis d’un coup je me rappelle l’avoir posé sur la table à repasser au 1er étage. Je monte, il y est… J’en tiens informé les agents de police. Cet oubli est fort compréhensible, je suis très choquée.

Une discussion concernant la suite à donner en ce qui me concerne débute. La police m’explique la gravité des faits dont je suis bien d’accord. Il m’explique que la plus grande erreur des femmes battues c’est de ne pas oser donner des suites juridiques à ces actes ignobles. Je leur confirme rapidement que je souhaite venir au commissariat pour décrire l’authenticité des faits.
Ils me félicitent de mon courage.
Ils partent, nous les suivons, ma sœur et moi. Mes enfants restent chez Catherine, je retourne les voir en leur expliquant que maman et Flo vont retrouver Papa au restaurant, où il se trouve avec ses amis de chasse. Je leur explique qu’ils s’endormiront chez Catherine et que je viendrais les chercher à mon retour.

Il est 19h55 quand nous partons, sur le chemin du départ, nous croisons une voiture qui nous arrête afin de demander la direction de la maison de Mr XXXXXX  !!! C’étaient les éventuels acheteurs du scooter. Je m’excuse et leur indique que Mr XXXXXX ne pourra pas être présent, qu’il vient d’avoir un contretemps, et leur confirme que le scooter est à l’extérieur, qu’ils peuvent aller quand même le voir. Les pauvres, ils ne savent pas à quoi ils viennent d’échapper !

Arrivée au commissariat, il y a une certaine attente avant de pouvoir rencontrer un agent et faire ma déposition. Enfin je suis appelée, et emmenée dans un bureau. Ce n’est vraiment pas un moment de plaisir, c’est long, l’agent n’est pas très ouvert et agréable, Il tape à la machine comme une vache Polonaise. Je fais ma déposition et explique les violences subies. Je lui dis qu’il m’a tapé 6 fois et commence à raconter. Il me dit d’être plus concise. Et puis de raconter que les fois les plus dures, sinon on y passerait la nuit. Frustrée, je décris brièvement les deux dernières violences. C’est dur, le choc émotionnel, la fatigue, la froideur de l’agent m’épuise. Je tiens le coup.

Au cours de la déposition, un autre agent qui en parallèle interrogeait cet homme vient me demander : est-il vrai que votre mari a dit : « je voulais tuer ma femme, mes enfants et ma belle sœur » ? je réponds qu’il a pris l’arme dans l’intention de me tuer, mais que je n’ai rien entendu, car quand le l’ai vu avec l’arme, j’ai hurlé et suis parti très rapidement en hurlant car il me suivait. Il me semble qu’il m’avait dit quelque chose mais je ne l’ai pas entendu.

Je demande à cet agent pourquoi cette question.
I l répond : « parce qu’il l’a dit dans la voiture de police »… rechoc.

Voilà exactement ce qui a été écrit sur ma déposition :
---Question : « Ce jour, votre mari a-t-il menacé quelqu’un (vous-même, vos enfants et votre belle sœur) avec l’arme à feu dont il a été porteur, a-t-il clairement indiqué qu’il voulait «  tuer tout le monde » ce jour ?---
--- Réponse : «  Je sais qu’il m’a parlé mais je ne peux vous dire ce qu’il a dit car lorsque j’ai vu l’arme j’étais choquée et j’hurlais. »---

Cet agent retourne à l’interrogatoire de cet homme.

Moi je continue ma déposition, une sirène retenti, l’agent m’annonce que ce sont les pompiers qui l'emmènent aux urgences psychiatriques, le médecin qu’il venait de le voir, l’a déclaré dangereux pour autrui et pour lui-même. Re-choc.

 

Voici le rapport du lieutenant de Police fait au commissariat, c’est la seule déposition qui a été écrite sur cet ce jour car il n’était pas en état d’être entendu :

«En vous transmettant le présent, j’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants ;

 Ce jour 18 juin 2003, Monsieur xxxxxx xxxxxx, 42 ans, suite à une déception sentimentale aurait menacé de tuer les membres de son entourage et plus précisément son épouse et sa belle sœur ainsi que lui-même.

Il a été interpellé au volant de son véhicule et en possession d’une arme à feu (arme de chasse ) et de munitions.

Son épouse a précisé que lors du dépôt de plainte elle avait déjà été menacée de mort il y a quelques jours, Mr xxxxxxx xxxxxxx ayant indiqué qu’elle ne méritait « qu’une balle dans la tête »

Après examen médical, il s’avère que l’état de santé de Monsieur XXXXXX nécessite un placement d’office dans un établissement habileté au titre de l’article L 3222-1 selon les termes de l’article L3213-1 du code de la santé publique.

En effet, le médecin pense que la pulsion de mort était réelle. »

Rapport fait par le lieutenant de police Alexandre Lenoir. Le certificat médical émane du Docteur Giraud qui est venu le voir au 99ème bis.

 

 

Il a demandé avant de partir du commissariat, que j’aille lui apporter ses papiers et son téléphone portable aux urgences. J’y crois pas. Quel culot. Il a eu l’intention de me tuer et 2h après me demande comme si rien n’était de lui rendre service. Je déclare clairement non, je n’en ai aucune envie et le voir me fait terriblement peur. J’apprends qu’en parallèle Il leur a raconté que nous étions en instance de divorce, il devait complètement être dans un autre monde pour affirmer ceci. C’est vrai que nos relations étaient au plus bas, mais à aucun moment nous n’avions fait une quelconque démarche, c’est lui qui a chaque fois qu’il s’énervait me disait qu’il voulait divorcer, mais très peu de temps après il s’excusait et me disait qu’il s’était emporté et que c’est la dernière chose qu’il voulait.
Il continuait simplement à dire n’importe quoi.

Voilà donc j’ai maintenant tous les éléments sur le « je vais faire tout péter » : il était dans son monde de violence et quand il a su que j’allais porter plainte, il a compris qu’enfin tout le monde allait savoir qui il était en réalité, qu’il était foutu, donc ses pulsions de mort ont encore refait surface car pour assumer il fait partie des derniers. Et comme il était en plein dénie, la violence, il a toujours vécu avec, il me rendait responsable de cet anéantissement. Il s’est donc dit qu’il allait tuer sa femme, ses enfants et enfin lui-même. J’ai su disparaître avant et ce qu’il n’avait pas prévu c’est que ma belle sœur me protégerait. Donc du coup elle aussi a fait parti du lot….

Le temps passe, et je finis par partir vers 22h30 environ. Ma sœur me ramène à la maison.

Nous récupérons les enfants atrd dans la soirée, je leur raconte que papa ne va pas tarder, qu’il est resté un peu plus avec ses amis. Le lendemain je devais aller chercher ma fille au pair à Lyon pour 9h. Avec Florence, on s’organise, je souhaite amener mes enfants à l’école comme si rien n’était. Je veux que tout se déroule normalement. Donc Flo ira à Lyonla chercher

En attendant elle reste dormir chez moi. J’en ai profondément besoin

Nuit terrible, sans commentaire car j’ai pas envie de la décrire, mais terrible souvenir qui est loin d’être gravé sur du sable

(je ne souhaite à personne de vivre de tels moments. C'est indescriptible... )

 

Titanic