Twin Tower
BLEACH VIOLENCE

Ou comment survivre au

Twin Towers et Titanic






























 

VIOLENCE DU
VENDREDI 13
JUIN 2003


Il ne m’a pas tapé depuis deux ans, mais depuis ce temps nous avons eu des filles au pair à la maison. Je pense qu’elles m’ont protégées sans le savoir.
Et aussi je l'avais prévenu. C'est à dire qu'en 2001 je lui avait bien expliqué qu'il ne fallait plus que ça recommence, car à la prochaine fois je ne me tairai plus.

Mais voilà, ce qui devait arriver, arriva.
Notre vie de couple devenait invivable pour moi à causes de ses gissements très bizarres.

Il m’a menacé de divorce des dizaines de fois en moyenne cette dernière année, en revenant sur ses paroles environs 10 minutes après (fait très déstabilisants, que j’ai compris quand on m’a expliqué qu’il avait besoin de médicaments pour moduler ses troubles de l’humeur), et aussi beaucoup de chantage financier.  Surtout sur la fin quand j’ai été licenciée.

Donc ce soir là, j' ’essaye de lui dire qu’il faut faire pour quelque chose pour avanver dans le bon sens caril devient de plus en plus invivable. Ses départs de la maison, nuit et jour pour un rien, les week-ends avec des amis gâchés par sa faute,( en 1 week-end, il a fait 3 allers-retours entre Grenoble et Saint-Étienne car il s’énervait), il le prend très mal, et devient très méchant verbalement, il passe 1/2 heures, à me jeter des phrases très méchantes, très vexantes et humiliantes.

À aucun moment, je hausse le ton, je suis très calme. Pas lui. Je lui demande de se calmer, qu’il faut faire les choses dans le calme. Il me pourrit la vie et du coup ni lui ni moi sommes heureux. Je lui demande aussi d’arrêter de m’agresser verbalement. Je souhaitais simplement que dans le calme, on discute et l’on avance. Je suis très calme. Lui non.

Puis il part. Comme d’habitude. Il doit être 9 heures du soir.

Il m’appelle de son portable, en commençant à me dire des choses qu’on lui a récemment racontées, et me dit « non finalement je ne te le dirai pas. C’est très agaçant et humiliant. « Mais les gens ne t’aiment pas et disent du mal de toi ».
C’est très difficile d’entendre ça. Ça donne envie de savoir qui et quoi. Bon je vais me coucher.

Il rentre à minuit et demi. Je ne sais pas s’il a bu, mais sûrement. Il va se coucher dans la chambre de Dagmar, notre fille au pair absente cette semaine-là. Je me lève et m’installe sur la commode de la chambre et lui demande de m’expliquer ce qu’il pense de ce que disent les autres, et s’il pense que ce qu’ils disent est justifié.
J’ai une très forte envie de savoir, il fait exprès de suggérer des phrases, et de ne pas les finir avec un contenu très méchant.
Je lui dis que dès qu’il m’a répondu, je lui ficherai la paix. Je suis très calme et, à aucun moment, je n’hausse le ton. Il se cache sous son oreiller. Je le lui enlève.
( Je lui fais remarquer que 2 semaines auparavant il avait envie de me parler et moi non suite à une crise de jalousie encore déplacée, et qu’il m’a embêté pendant deux heures en m’enlevant l’oreiller et la couette afin que je ne puisse dormir. Ça a fini par lui très énervé, et m’a dit très violemment = « casse-toi » plusieurs fois, je ne bougeais plus car j’avais peur, je ne savais pas la meilleure attitude à avoir. Après il a quitté la chambre).

Donc je lui disais comme ce que tu m’as fait, il y a peu de temps, je souhaite que tu me répondes, et tout ceci dans le calme. À un moment il se lève et descend se coucher sur le canapé en bas. Je le suis, il commence à me parler, je l’écoute et le questionne très calmement.
Il me dit des méchancetés, dont une qui m’a carrément violentée. Il me dit que : «  je ne mérite qu’une balle dans la tête ». À cette phrase, je la reçois la balle dans la tête, après tout ce qu'il m’avait dit, s’en était trop, mon sang se retourne, la peur me saisie.

Je lui demande si c’est ce qu’il pense de moi, il me nargue et rigole. Je suis très humiliée et angoissée par cette phrase, j’ai peur, j’ai besoin de m’éloigner de lui très rapidement. Je décide de partir un moment, je suis compétemment retournée.

J’ai trouvé cela terrible d’entendre son mari me dire que je ne mérite qu’ « une balle dans la tête ». Je suis partie très rapidement car j’avais peur, déjà la peur de de cet homme était forte en moi. J’ai eu peur de cette phrase, j’ai pris ma voiture ; j’ai un peu roulé, je me suis rassurée et je suis rentrée. Cela m’a pris 15 mns environ. Je voulais aller me coucher dans le lit d’Alexis (son premier fils).

En passant devant la chambre de cet homme,je lui ai demandé si c’est ce qu’il pense, et si c'est ce que je mérite. Il rigolait, me tirait la langue. Et là d’un coup, d’un seul coup il s’est levé dans l’intention de me frapper. Je ne l’ai pas vu venir, 2 secondes avant il rigolait, si j’avais vu qu’il commençait à s’énerver, je serais allée me coucher directement, expérience oblige. Mais là non, il est passé de l’autre côté en 2 secondes. J’ai donc sauté dans les escaliers et ouvert la porte d’entrée avant qu’il ne me rattrape, on était dehors tous les deux, il avait sa tête de fou qui me fait si peur depuis longtemps, je n’avais pas du tout l’intention de faire la maligne. Une distance entre nous. Je lui demandais de se calmer, il me disait que j’allais recevoir ce que je méritais. Il fait demi-tour en direction de la maison et rentre. Ferme la porte à clef. Je suis dehors en jean et en t-shirt pieds-nu. J’attends un moment. Je réfléchis. Je n’ai qu’une solution, rentrer avec la clef que l’on cache à l’extérieur, vite prendre mes clefs de voiture qui sont à 3 mètres de la porte et vite partir. Très doucement je tourne la clef dans la serrure, j’entrouvre la porte et là, je le voie rebondir de l’escalier pour m’attraper, demi-tour, je fuis, mais cette fois-ci il me rattrape. Il me pousse en arrière de toutes ses forces, je pars à la renverse et je suis arrêtée par le vélo de Victor qui était par terre. Je tombe lourdement sur le dos. Comme on fait un plat dans une piscine. Suite à ça il prend une chaise en bois pliée, la lève très haut au-dessus de sa tête, c’est à ce moment-là que j’ai vu ce qu’il allait faire, terrible cette vision de lui avec la chaise au-dessus de sa tête. Il me l’a littéralement jetée dessus de toutes ses forces, plusieurs fois, j’étais encore couchée par terre, les coups étaient d’une violence terrible, il utilisait toute sa force, je souffrais à hurler. J’étais détruite. Il arrête, j’ouvre les yeux et arrive à me relever rapidement, en parallèle il s’est élancé sur moi pour m’envoyer un coup de poing de toutes ses forces dans la figure. J’ai fait le yo-yo, je me lève et je me rabaisse.
C’est à ce moment là où il a failli me tuer. Je ne sais comment, mais mes genoux ont plié et j’ai baissé la tête pour l’éviter. Je remercie ce réflexe, car autant le dire qu’à ce moment-là, dans l’état de folie où se trouvait cet homme, son coup de poing m’aurait séché, il m’aurait fait très mal, et je n’aurais pas pu fuir. Je serais sûrement retombée par terre et là il m’aurait achevé, à coup de poing et de pieds. Mon histoire aurait été similaire à celle de Marie Trintignant, mais moi je ne serais pas passée dans tous les journaux.
Je suis arrivée à partir. Je cours + vite que lui heureusement. Je suis pied nu et déchirée de partout, chaque geste est un supplice. Il s’est arrêté car ne peut me rattraper et est rentré. Je pleurais, assise par terre, cachée derrière sa voiture à 20 m de la maison. Je pleurais et ne bougeais plus.
 Puis je l’ai vu ressortir, armé d’un balai. Je suis partie très vite. Il hurle qu’il aura ma peau et qu’il ne veut plus entendre parler de moi qu’il me mettra une balle dans la tête. Je cours, il me suit, on fait le tour de l’arbre et je prends le chemin qui mène à la maison de mon frère, et hop je tourne à gauche pour m’enfermer dans la maison. Il essaye de défoncer la porte d’entrée, je me mets dans le garage, un œil sur la porte d’entrée, une main sur la clef de la porte du garage. Il arrive à défoncer le verrou de la porte à coup de pieds, rentre dans la maison. Je sors par le garage et pars me cacher dans les bois. 15 mns après il part en voiture. Heureusement car j’étais dehors sans clef, sans chaussure, un Jean et un T-Shirt. Je ne suis plus moi-même, je rentre dans la maison, je ne peux pas m’enfermer la porte ne ferme plus, j’ai très peur, je monte voir les enfants qui dorment. Et je descends, me mettre le chemin en vue, j’ai trop peur qu’il revienne. Je n’arrive pas à définir dans quel état j’étais. Mais j’ai subi un choc émotionnel très fort. Je suis montée me coucher vers 4h, impossible de dormir pendant longtemps. Après c’était pire. J’arrivais à m’endormir, mais à peine endormie je partais dans des cauchemars, qui ressemblaient à la réalité. J’étais dans mon lit et il arrivait. J’ai passé le reste de la nuit à arriver à m’endormir et à me réveiller dans l’horreur quelques secondes après. Mon corps était trempé, mouillé, comme si je sortais d’une douche. Pendant de nombreux mois j’ai dormi trempée d’angoisses et de peurs.  Je n’avais jamais vécu ça, c’était tellement terrifiant et angoissant. On m’a dit que c’est une réaction qui se produit suite à un très fort choc émotionnel.

•Il était alcoolisé. Le 19 juin, les amis, chez qui il était, m’ont dit qu’il est arrivé chez eux vers 21h30 et qu’il a bu verre sur verre.

• J’étais très calme et ne l’ai pas agressé verbalement ni monté le ton. J’ai perdu mon sang froid quand il m’a dit que je ne méritais qu’une balle dans la tête, mais ca c’est de la peur.
• J’étais détruite physiquement, je me demande si une seule partie de mon corps ne me faisait pas mal… enfin cf. le papier fait au PU pour constat d’agression.

Il n’a pas dormi à la maison le 12, 13, 14 juin. Le 14 juin, il y avait une soirée prévue chez les Beillard, il y part avec pleins de préservatifs. Le dimanche en fin de journée, il passe pour préparer sa valise, il part ce soir pour un déplacement commercial et ne rentrera que le mardi dans la matinée, je crois.

 

Samedi 14 Juin.

Je décide, poussée par un ami et par ma soeur, d’aller faire constater la violence à l’hôpital. Moment très difficile de ma vie.

 

Depuis 2 jours, j’arrive enfin à avouer à mon entourage ce qu'il me fait subir.
Enfin j’arrive à me décider à parler.
Tous ceux qui prennent connaissance de mon histoire me confirment ce que l’on m’a dit à l’hôpital : aller porter plainte contre lui. Il ne veut pas comprendre que cela ne se fait pas, alors la police le lui expliquera clairement. Je commence à me persuader de l’intérêt de cet acte.
Mais il est très difficile pour moi de passer à l’acte.
Il est dur d’aller à la police pour porter plainte contre son propre mari.
Cette idée me dépasse car mes principes ne veulent pas rester en retrait et me rappellent l’idéal de couple que doit représenter un homme et une femme unis par le mariage.
Je me dis aussi qu’à partir de ce moment rien ne sera plus pareil.
J’ai tellement espéré un changement de sa part, mais je crois que maintenant il est temps de réagir. Ma vie est en danger, il a quand même failli me tuer plus d’une fois.
Ce qui me paralyse le plus, c’est la peur, la peur de sa réaction. Je pense que c’est aussi la plus forte raison pour laquelle je ne l’ai jamais fait auparavant. Alors j’en parle avec des amis. Sa sœur (Marie-Christine) et un ami que nous avons en commun (Christian Alart) et ma propre sœur. Je leur parle de mes craintes, ils comprennent et décident d’essayer de lui en parler afin qu’il comprenne ma décision, et de le calmer en cas de réaction violente ?

 

 

Mardi 17 juin.

Christian fait un essai, il l’invite au restaurant dans le but de le préparer à ce dépôt de plainte. Au restaurant, « Le Passing », ils sont nombreux et les tables sont très proches, une discussion intime est difficile à installer. il n’est pas vraiment ouvert. Il n’y est pas arrivé, il n’était pas réceptif.
Cet ami me tient au courant et est vraiment navré, je pense que ce devait être dur à faire et je le remercie d’avoir essayer.
Peu de temps après j’ai sa sœur au téléphone, on en discute. Elle me promet de faire le maximum et de me rappeler. J’ai confiance en elle, c’est une fille bien, sur qui l’on peut compter.

Le soir, il rentre très tard. Nous ne nous voyons pas.

Le lendemain sera une journée terrible, c'est pour cette raison qu'elle est détaillée dans la rubrique suivante...

 

Titanic